Organisés par le PARC, nos quatre premiers jours se sont déroulés à Jérusalem, et dans le nord de la Cisjordanie : Azzoun Atmeh, Falamiah, Qalqilyia.
Dans chaque village visité, divers projets élaborés par des organisations palestiniennes avec des fonds internationaux ont été mis en place : approvisionnements collectifs, formation et information, appui technique, comité de femmes. Chaque jour nous avons pu constater comment la politique d’occupation israélienne limite la portée de ce travail.
La fête de l’arbre de Burin [fête organisée dans un village près de Naplouse par le ministère de l’agriculture, ndlr] à elle seule résumait la situation :
Des colons israéliens installés illégalement proximité du village [colonie de Yisthar, ndlr] ont tronçonné des champs d’oliviers des agriculteurs palestiniens, espérant prochainement déloger les habitants et occuper leurs terres. Les comités d’agriculteurs ont souhaité replanter de jeunes oliviers, faisant de cette plantation un symbole de leur résistance légale et pacifique.
Cette plantation fut suivie d’une manifestation officielle : la fête de l’arbre... mais :
la nourriture prévue pour la fête n’a pas pu arriver du fait du blocage de Naplouse [suite à l’attentat de Tel Aviv la veille]
les chaises sont restées bloquées au check-point
le ministre a été longuement retenu par les militaires israéliens à Tulkarem
nous n’avons pas pu nous approcher des oliviers abattus par crainte d’une réaction violente des colons.
Comment vivre de l’agriculture alors que les terres sont confisquées illégalement, que la libre circulation dans les champs dépend du bon vouloir des soldats, que la circulation des marchandises n’est pas garantie, et enfin quand les règles du commerce sont dictées par l’oppresseur.
Pourtant les discours lors de cette fête de l’arbre se voulaient porteurs d’espoir :
« Le ministère de l’agriculture sera notre ministère de la défense, nous a dit le chef de cabinet du ministre, cultiver et planter seront nos modes de résistance. Certains de ces produits agricoles trouvent déjà place dans le commerce équitable au niveau international ».
Il nous a semblé en effet que seule l’exigence de l’application du droit international permettra qu’une agriculture palestinienne existe encore demain.
Hélène